Violence conjugale : quand l’enfant s’enferme dans des rôles psychologiques

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Pour compléter l’article sur l’impact des violences conjugales sur l’enfant, je vais attirer votre attention sur les rôles que cet enfant risque de s’imposer à l’intérieur de la dynamique familiale, quand il subit la violence de ses parents.

Violence conjugale, quels sont les rôles psychologiques que les enfants adoptent ?

  • L’enfant « petit parent »: L’enfant va sortir de son rôle d’enfant pour endosser celui habituellement attribué aux parents. Il va ainsi se placer en protecteur et en défenseur de ses frères et sœurs et de sa mère et veiller à leur sécurité lors des épisodes violents. Cela va induire une autonomie et une responsabilité prématurées et donc une fragilité. Du coup, il risquera de présenter des troubles anxieux et dépressifs.
  • L’enfant « confident de la victime »: Par la force des choses, l’enfant peut rentrer dans un rôle de confident vis à vis de sa mère qui lui fera part de ses sentiments, de ses inquiétudes et de ses projets. Suite aux épisodes violents, il refusera son attitude de victime qui minimise ou excuse et cela l’amènera à perdre confiance en l’adulte.
  • L’enfant « confident de l’agresseur »: Par la force des choses, il se peut également que ce soit l’agresseur qui vienne justifier sa violence auprès de lui. Il se peut même qu’il lui demande de le tenir au courant des faits et gestes de sa maman (sorties, dépenses…) et qu’il le récompense pour cela avec des privilèges ou avec l’absence de mauvais traitement à son égard. L’enfant risque de souffrir, alors, d’un grand sentiment de culpabilité vis-à-vis de sa mère, puisqu’il a fait « alliance » avec son père. Par ailleurs, pour gérer son angoisse, il risque également de s’identifier à cet agresseur.
  • L’enfant « petit agresseur »: L’enfant est contraint, dressé par l’auteur à agresser lui aussi sa mère, verbalement ou physiquement en sa présence ; l’enfant, comme précédemment, va s’inscrire dans un processus d’identification avec l’agresseur avec des passages à l’acte violents.
  • L’enfant « modèle» : L’enfant tente de prévenir la violence en adoptant une attitude parfaite, soumise, obéissante, ce qui risque de masquer sa souffrance, son anxiété et sa dépression.
  • L’enfant « arbitre »: L’enfant, pour éviter, la violence, va, cette fois, demander à sa mère de se montrer encore plus soumise afin de ne pas agacer l’agresseur. L’échec de ses différentes tentatives de maîtrise peuvent, là encore provoquer une grande souffrance anxio-dépressive.
  • L’enfant « bouc émissaire »: L’enfant est désigné comme le responsable et le déclencheur des tensions et violences familiales. Souvent il s’agit d’un enfant avec un trouble du comportement, un handicap, ou issu d’une union précédente de la mère. Cette désignation aggrave son état de souffrance intérieure et altère profondément son image de soi.

Tous ces rôles sont préjudiciables pour l’enfant et l’enferme dans l’isolement, la souffrance et la peur. Il vit dans la menace, l’instabilité et dans l’insécurité en permanence. L’enfant a peur que sa mère soit blessée ou tuée. Ce climat de terreur peut l’affecter gravement dans sa construction et son développement. Il est comme privé d’enfance car ses besoins vitaux ne sont pas satisfaits.

Grandir dans un contexte de violences dans le couple apprend à l’enfant que :

  • La violence est acceptable dans la relation entre un homme et une femme.
  • La violence est une manière de résoudre les conflits.
  • La violence est une manière de gérer la frustration.
  • La violence peut être niée.
  • La violence peut être minimisée.
  • La violence fait partie de l’intimité.

Les enfants exposés aux violences dans le couple sont donc plus à risque pour reproduire la violence dans les rapports filles-garçons en tant qu’enfant, dans leurs rapports avec leurs mères, et dans leurs relations en tant qu’adulte, plus tard, dans leur propre couple.

Il y a donc un enjeu essentiel à rompre ce cycle de la reproduction et à assouplir ces rôles. Pour cela, il faut sortir l’enfant du contexte violent et le protéger, ainsi que sa maman., en lui donnant accès à des soins psychothérapeutiques spécifiques pour le reconstruire et l’apaiser.

Il sera, par ailleurs, très important, que l’enfant sache qu’il peut s’épanouir dans un contexte de sécurité et que d’autres modèles non-violents et égalitaires existent dans les relations avec autrui.

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