Le Conseil Conjugal et Familial
Le conseil conjugal : une réponse aux difficultés relationnelles et émotionnelles.
Qu’est-ce-que le conseil conjugal ?
Le conseil conjugal est une pratique d’accompagnement thérapeutique qui consiste à proposer aide, soutien et réflexion à toute personne qui souffre ou rencontre des difficultés personnelles, dans sa relation à elle-même, dans sa relation à l’autre ou dans sa relation aux autres.
« Le conseil conjugal et familial exerce des activités d’information, de prévention et d’éducation à la vie relationnelle, affective, sexuelle et familiale, par des animations auprès de groupes et des entretiens individuels. Dans des situations de difficulté conjugale, parentale ou familiale, il « tient conseil » avec la ou les personnes en demande lors des consultations-entretiens. »
(Extrait du rapport remis à Madame Nicole Ameline le 21 septembre 2014)
Les questions fréquentes sur le conseil conjugal et familial
J’ai réuni ci-dessous toutes les réponses aux questions fréquentes que l’on me pose sur le conseil conjugal. Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à m’envoyer un message pour me les poser directement.
Le conseil conjugal a plusieurs missions :
- Informer sur la vie relationnelle et l’éducation à la sexualité. Son champ d’intervention recouvre alors :
- L’information sur la vie relationnelle, l’éducation à la sexualité auprès des jeunes et des adultes ;
- L’information sur la contraception et les IST (Infections Sexuellement Transmissibles)
- Les entretiens pré et post IVG
- Toutes les situations diverses dans les champs de l’affectivité, de la sexualité et de la relation.
- La prévention et l’accompagnement autour des situations de violence.
- Favoriser la prévention dans sa dimension collective (informations sur la sexualité, prévention des violences, éducation au respect de soi et de l’autre…)
- Favoriser l’évolution des relations en couple, en famille.
- Permettre à toute personne de se positionner comme sujet.
- Aider les personnes, jeunes ou adultes, à développer leurs capacités personnelles et relationnelles.
- Accompagner l’individu, le couple ou la famille, en vue de permettre aux personnes de trouver elles-mêmes une issue ou une forme d’aide adaptée.
Vous pouvez rencontrer un conseiller conjugal ou une conseillère conjugale dans les centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) du Conseil Départemental, dans les centres hospitaliers, les centres d’orthogénie (IVG) des centres hospitaliers et dans les associations. Dans ces structures institutionnelles, les consultations sont en général non payantes puisqu’elles sont prises en charge par les institutions elles-mêmes.
Vous pouvez également le rencontrer en cabinet libéral en vous référant aux « pages jaunes », rubrique « conseils conjugaux et familiaux, ou aller sur le site de l’ANCCEF, nommée précédemment, qui vous donnera la liste des conseillers conjugaux par département et par ordre alphabétique : www.anccef.fr
Le conseil conjugal est précieux pour toute personne rencontrant des difficultés personnelles, conjugales ou familiales et qui souhaite trouver des réponses, des informations et des ouvertures à ses problématiques.
Le champ d’action est très large puisque ces problématiques peuvent toucher tous les domaines de vie.
Le conseil conjugal en situation individuelle
En situation individuelle, cela peut se traduire par un mal être dû à :
- Un deuil à faire ou un deuil ancien et non cicatrisé (décès d’un être cher, licenciement, départ à la retraite, départ des enfants, ménopause…)
- Une maladie difficile à gérer, invalidante, chronique
- Un déménagement
- Une déprime, dépression, solitude, ennui
- Un problème d’estime ou de confiance en soi
- Une mauvaise gestion des besoins, des limites, des émotions
- Une dépendance
- Une maltraitance autour de la violence physique, verbale, psychologique, sexuelle, financière
- …
Le conseil conjugal en situation de couple
En situation de couple, cela peut se traduire par problèmes autour de :
- L’argent
- La répartition des tâches ménagères
- La communication, manque de dialogue
- Des conflits, dispute, crise
- Des violences, domination, emprise
- La sexualité
- Des relations extraconjugales
- La contraception
- Des infections sexuellement transmissibles (IST)
- L’interruption volontaire de grossesse (IVG)
- …
Le conseil conjugal en situation de famille
En situation de famille, cela peut se traduire par des difficultés pour gérer :
- Un désir d’enfant, stérilité
- L’arrivée d’un enfant, la grossesse
- Une difficulté relationnelle dans une fratrie ou entre parents et enfants
- Une séparation, un divorce
- Une cohabitation difficile
- Des difficultés éducatives
- Des Troubles affectifs
- Des dépendances
Un entretien de conseil conjugal et familial s’organise autour de la parole et de l’écoute.
Le premier entretien permet la prise de contact et la mise en confiance, grâce à un cadre structuré établi et énoncé par le conseiller conjugal. Ce cadre garantira la sécurité, le respect mutuel, le non jugement et la confidentialité. Il sera soumis à l’adhésion du patient pour une bonne collaboration commune. C’est à l’issue de ce premier entretien que chacun des protagonistes décidera de poursuivre ou non le chemin ensemble. Il n’y a donc aucun engagement avant cela.
Le travail débutera par l’élaboration d’une demande ou d’une problématique personnelle, conjugale ou familiale que le conseillera conjugal aidera éventuellement à bien formuler.
Au cours de l’entretien, le travail se fera avec tout ce qui émergera dans « l’ici et maintenant » aussi bien au niveau du verbal que du non verbal. Le conseiller conjugal rebondira sur tout ce qui pourra faire « matière » à la réflexion, à la prise de conscience, à la clarification d’une situation et à l’ébauche de changements et de solutions. Pour cela il utilisera la bienveillance, l’accueil et le questionnement. Il veillera à libérer la parole et la créativité en misant sur les ressources de la personne qui consulte.
Dans les entretiens de couple, le conseiller familial, en tant que tiers, veillera à équilibrer le temps de parole de chacun et aidera à la mise en mots des ressentis.
Un entretien de conseil conjugal dure environ 50 minutes.
Certains conseillers consacrent un peu plus de temps pour l’entretien de couple. Personnellement, je reçois les personnes en individuel pendant 50 minutes et les couples pendant 1 heure.
Le nombre de séance varie, bien sûr, selon la demande apportée et la problématique. Parfois une seule séance peut suffire pour débloquer une situation, permettre à la parole de circuler, ou accueillir une émotion.
Le plus souvent, l’accompagnement demande un peu plus de temps et s’établit sur une plus longue période décidée d’un commun accord. Lorsque les entretiens se succèdent, des bilans réguliers sont proposés.
Personnellement, je fais le point avec les personnes tous les 5 où 10 entretiens pour réajuster la demande.
Lorsque le travail s’engage, il est bon de ne pas trop espacer les entretiens et de venir une fois par semaine par exemple.
Ensuite les séances peuvent s’espacer tous les quinze jours, toutes les trois semaines, ou une fois par mois pour que « le travail psychique » continue de se faire avec un temps nécessaire entre les séances.
Tout cela se décidera entre vous et le conseiller conjugal qui tiendra compte de votre état, de votre problème, de votre souhait et de vos possibilités. Un rythme régulier est constructif.
Un entretien de conseil conjugal coûte en moyenne entre 45 à 110 euros par séance.
Personnellement, je demande 50 euros pour les personnes individuelles et 60 euros pour les couples.
Sept écoles de formation assurent aujourd’hui la formation des conseillers conjugaux et familiaux en France et se sont ajustées pour proposer et harmoniser le même programme.
- La Fédération nationale Couples et Familles
- L’Association Française des Centres de Consultation Conjugale, AFCCC
- La Fédération Nationale des Ecoles des Parents et des Educateurs, FNEPE
- Le CLER Amour et Famille
- La Fédération Nationale Familles Rurales
- L’Institut des Sciences de la Famille. Université de LYON
- Le Mouvement Français du Planning Familial, MFPF
Ces organismes de formation agréés par l’état et validés par le ministère des affaires sociales, délivrent, à chaque stagiaire, une « attestation diplômante » à l’issue d’un cycle de 480 heures de formation.
Toutes adhèrent à l’Association Nationale des Conseillers Conjugaux et Familiaux (ANCCEF). Ensemble, elles se mobilisent pour la mise en place d’un diplôme d’état, lequel pourrait valider et reconnaître davantage le métier au même titre que celui des psychologues ou des médiateurs. Ce défaut de diplôme d’état pénalise beaucoup la profession, fortement féminisée, peu rémunératrice et mal reconnue Je suis donc fière et heureuse, de participer, à mon niveau, à cette reconnaissance en faisant découvrir cette belle profession dont le cœur de métier se situe au cœur même de « l’âme humaine ».
La première guerre mondiale et surtout la seconde, apportèrent d’importants bouleversements conjugaux et familiaux, ce qui eut pour conséquence un accroissement sérieux des demandes d’aide dans le domaine conjugal.
Le conseil conjugal émergea progressivement comme une activité professionnelle à partir du bénévolat caritatif. Les premiers services ou institutions de conseil conjugal s’établirent aux Etats Unis en 1929. En Angleterre, les « centres de consultations conjugales » apparurent en 1943, tandis qu’en France, le conseil conjugal et familial apparut dans les années 1950 à l’occasion de la découverte de la contraception orale.
C’est, en effet, en 1947 que le docteur Marie-Andrée Lagroua Weil-Hallé (qui fut ma première gynécologue…), découvrit cette nouvelle méthode permettant la régulation des naissances en prévenant ainsi les risques d’avortements. Rappelons que cet acte était souvent traumatisant pour les femmes de l’époque puisqu’il était interdit et se pratiquait donc, dans l’ombre et l’illégalité avec tous les risques sanitaires, psychologiques et sociaux que cela entrainait.
Le conseil conjugal, une pratique au service des femmes et des couples
Elle se mit donc au service des femmes et des couples et créa, en 1956, à Paris, l’association « La Maternité Heureuse », qui deviendra, en 1960, le Mouvement Français Pour le Planning Familial (MFPF). C’est ainsi qu’apparut la fonction, féminine dès le début, de conseillère conjugale et familiale.
Par la suite, d’autres associations développèrent cette activité. C’est en 1961 que « l’Association Française des Centres de Consultations Conjugales », AFCCC, fut créée.
Il faut, par ailleurs, attendre l’année 1966 pour que la Fédération « COUPLES ET FAMILLES », aconfessionnelle et premier organisme d’accueil, d’écoute et de formation au conseil conjugal, voit le jour, dans les Yvelines, répondant aux problématiques relatives à la contraception et aux interruptions volontaires de grossesse (IVG). Différentes associations s’organisèrent alors autour de la diffusion des méthodes contraceptives, des problèmes de couples et de l’éducation sexuelle.
Deux lois viennent ensuite renforcer ces réponses en légalisant d’une part la contraception (loi NEUWIRTH en 1967), en dépénalisant, d’autre part, l’interruption volontaire de grossesse, IVG, (loi VEIL en 1975).
Le conseil conjugal, espace de parole et d’écoute, gagnerait donc à être davantage connu du grand public qui pourrait trouver, dans sa pratique, une aide précieuse dans les difficultés quotidiennes, en recevant informations, soutien, encouragements, enseignements et orientation.
Les ressources sont en vous et parfois il suffit juste d’une tierce personne pour faire écho à vos problématiques et faire éclore des pistes de changement et d’amélioration.
Il suffit juste d’oser tenter la démarche ! Allez-y ! Vous pourriez peut-être beaucoup y gagner.
N’hésitez pas à me contacter, je serai heureuse de vous répondre.
Si vous souhaitez échanger autour d’une problématique, exprimez votre demande et je reviendrai vers vous au plus vite.